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EXPLOSIONS DES MACHINES

Durant l’enquête que la chambre des communes institua en 1817, à l’occasion de l’explosion d’un bateau à vapeur à Norwich, M. William Chapman, ingénieur civil deNewcastle, cita l’explosion d’une chaudière déterminée comme la précédente, par une surcharge de la soupape de sûreté ; mais cette fois du moins l’amour-propre du constructeur ne joua aucun rôle dans l’événement, car il fut occasionné par un ouvrier qui s’assit sur la soupape, afin de donner à ses camarades le spectacle du mouvement oscillatoire qu’il éprouverait, disait-il, quand la vapeur serait devenue assez puissante pour le soulever. Or, il arriva, comme on pouvait le prévoir, que la soupape ne s’ouvrit point, mais que la chaudière creva. Les éclats blessèrent et tuèrent un grand nombre de personnes.

En Amérique, un bateau à vapeur sauta sur l’Ohio, pendant que l’équipage levait l’ancre, c’est-à-dire dans un moment où la machine ne marchant point, il n’y avait aucune consommation de vapeur, quoique le feu fût déjà dans toute sa force. Lever ou décharger la soupape, était le moyen de prévenir les accidents ; par une inadvertance inexplicable, l’ingénieur, au contraire, y plaça un poids additionnel.

CHAPITRE VI
EXPLOSIONS PRÉCÉDÉES D’UN GRAND AFFAIBL1SSEMENT
DANS LE RESSORT DE LA VAPEUR

Dans tous les cas d’explosion que j’ai cités jusqu’ici, celui de Lochrin excepté, il a été constaté que la soupape de sûreté se trouvait ou complètement fermée ou chargée