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À VAPEUR.

d’un poids trop fort. Les causes de l’effraction semblaient donc évidentes. Maintenant noue allons entrer dans une série de faits beaucoup moins simples. Plusieurs même, je l’avouerai sans détour, ont une apparence paradoxale qui, au premier abord, inspire des doutes ; mais les exemples sont nombreux et les autorités irrécusables. Quelques instants avant que la chaudière en fonte et à pression moyenne établie à Essonnes dans la filature de M. Feray, fit explosion le 8 février 1823, la machine qu’elle alimentait marchait plus lentement qu’à l’ordinaire, et à tel point que les ouvriers s’en plaignaient. Quand l’explosion out lieu, les deux soupapes venaient de s’ouvrir et la vapeur en sortait avec abondance.

Un accident en tout semblable à celui d’Essonnes eut lieu quelques jours après sur le boulevard du Mont-Parnasse, à Paris. Ici, comme chez M. Feray, les ouvriers murmuraient de ce que la marche excessivement lente de la machine ne leur permettait de faire dans la journée qu’une très-petite quantité d’ouvrage, lorsque tout à coup la chaudière, qu’ils supposaient presque vide de vapeur, éclata. Cette chaudière était en cuivre laminé. Rien n’annonçait que la soupape de sûreté eût été en mauvais état ; on a même toute raison de supposer qu’une abondante fuite de vapeur précéda l’explosion.

Lors de l’explosion du bateau à vapeur l’Etna, en Amérique, la machine ne donnait que 18 coups de piston par minute. Dans sa marche habituelle, ce nombre de coups était de 20. Ainsi la chaudière éclata sous l’action d’une vapeur sensiblement moins élastique que celle qu’elle supportait ordinuircment.