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EXPLOSIONS DES MACHINES

Cette soupape, je rai déjà expliqué (p. 75), se compose d’un trou de 1 centimètre carré, par exemple, pratiqué à la paroi supérieure de la chaudière, et sur lequel on a déposé une plaque métallique chargée d’un certain poids. N’est-il pas évident que le trou restera fermé tant qu’intérieurement la pression de la vapeur sur 1 centimètre carré, sera inférieure au poids de la soupape augmenté de celui de l’atmosphère, et qu’aussitôt qu’elle deviendra plus forte, la plaque devra se soulever et donner un libre passage à la vapeur ?

Cherchons maintenant comment il peut arriver qu’un moyen si rationnel, si simple, d’une exécution si facile, ne soit pas infaillible.

La plaque de la soupape se soulève au moment où le poids dont elle est chargée devient inférieur à la pression de la vapeur ; mais pour empêcher toute augmentation de tension dans la chaudière, cela ne suffit pas : il faut en outre que la fuite par la soupape égale au moins l’excès de production. La perte de vapeur dépend du diamètre de l’ouverture or, celle qui ordinairement satisfait à tous les besoins peut être beaucoup trop petite lorsque des circonstances rares amènent la transformation presque subite d’une grande quantité d’eau en vapeur. Dans ce cas, la soupape diminue le mal, mais elle ne le prévient pas ; elle est, qu’on me passe la comparaison, comme le lit de ce torrent qui suffit à l’écoulement des eaux dans les temps ordinaires, tandis qu’à la suite d’un orage, ses rives se trouvent beaucoup trop resserrées. Si des difficultés d’ajustement et l’énormité des poids dont il faudrait alors faire usage, ne forçaient pas de se renfermer dans certaines