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À VAPEUR.

limites, il y aurait donc tout avantage à employer des soupapes à très-larges ouvertures. Sans pousser les choses à l’extrême, on pourrait, je crois, admettre qu’on s’en est tenu jusqu’ici & de trop petites dimensions. La justesse de cette assertion ne sera pas contestée par ceux-là surtout qui voudront bien se rappeler les curieux phénomènes récemment découverts dans l’écoulement des fluides par de petites ouvertures. On a trouvé, en effet, en présentant perpendiculairement une plaque libre, très-légère, à un courant de vapeur sortant par un petit trou pratiqué dans la paroi d’une chaudière à très-haute pression, qu’elle n’est pas toujours repoussée. Parvenue à une faible distance de ce trou, la plaque se trouve sollicitée à la fois par la vapeur, qui tend à l’éloigner, et par la pression atmosphérique dont l’action s’exerce en sens contraire or, ces deux forces se faisant équilibre, la plaque est comme suspendue en l’air dans une complète immobilité. Je ne puis pas examiner ici comment il arrive que la vapeur perde dans l’acte de son écoulement, une si énorme partie de sa force que la seule pression atmosphérique suffise pour contre-balancer ce qui en reste ; je me contente de dire, comme un fait, que la plaque libre s’écarte très-peu du trou ; que la même chose arrivera à la plaque de la soupape, et qu’ainsi au moment où elle se soulèvera, il sortira beaucoup moins de vapeur qu’on ne l’avait espéré quand on comptait sur un jet d’une largeur égale à celle de l’ouverture que cette plaque recouvrait.

M. Clément, qui a étudié ces phénomènes avec un soin tout particulier, y a vu la condamnation en dernier