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À VAPEUR.

complètement décisive ? pourquoi ne pas placer fa chaudière dans tes conditions sous lesquelles elle doit travailler ? pourquoi, en un mot, ne pas substituer la vapeur à l’eau dans la production des pressions d’épreuve ? On répondra d’abord qu’à l’aide d’une pompe l’expérience peut se faire en tout lieu, dans l’atelier môme de l’ouvrier, avec trèspeu d’appareil et de dépense ; que l’épreuve à la vapeur, au contraire, exigerait pour chaque chaudière la construction d’un fourneau, un assez grand local, et que l’industrie est paralysée partout où on l’entoure de semblables entraves. Ajoutons que les spectateurs de l’épreuve à la pompe ne courent presque aucun danger, lors môme que la chaudière éclate, mais qu’il n’en serait pas de même si, au lieu d’eau, elle renfermait de la vapeur. Les précautions qu’il faudrait prendre, dans ce dernier cas, pour garantir les expérimentateurs, ajouteraient beaucoup aux difficultés de ces essais préparatoires et à la dépense qu’ils entraînent. Ainsi, suivant toute apparence, les épreuves à l’eau, malgré les défauts que j’ai déjà signalés, malgré ceux dont il me reste à parler, continueront à prévaloir. Lorsqu’on agit sur les parois d’une chaudière avec une pompe foulante, la pression intérieure s’accroît progressivement et par des degrés presque insensibles. On n’apprend donc rien, en opérant ainsi, sur les efforts que surmonteraient ces parois dans le cas d’un changement considérable et brusque or, de tels changements peuvent avoir lieu quand la chaudière est en action.

Faut-il, enfin, remarquer que l’épreuve faite dans l’atelier de l’artiste, sur une chaudière neuve, montre seulement ce qu’elle vaut alors, et non ce qu’elle sera