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EXPLOSIONS DES MACHINES

après quelques semaines, après quelques mois de travail, lorsque des inégalités de température auront tiraillé le métal en tout sens et désuni ses fibres, lorsque la rouille l’aura altéré, etc., etc. ?

On voit en résumé que, malgré la bonne construction et le bon état des soupapes de sûreté, il n’est pas impossible qu’une chaudière fasse explosion

1o Parce que l’ouverture de la soupape peut ne pas 6tre assez large pour donner passage à la vapeur qui se serait engendrée subitement et en grande abondance ;

2o Parce que la chaudière a été essayée à froid, et qu’à chaud, surtout quand les parois parviennent à une température très-élevée, la ténacité du métal est fort amoindrie ;

3o Parce qu’une augmentation brusque dans l’élasticité de la vapeur peut occasionner des ruptures là où une pression plus grande, mais produite graduellement, n’avait été accompagnée d’aucune circonstance fâcheuse ;

4o Et enfin, parce que la chaudière se détériore assez promptement au feu, et qu’après un certain nombre de mois de travail sa ténacité est souvent fort affaiblie. Les soupapes de sûreté, quelque bonnes qu’elles soient, ne doivent donc pas dispenser l’ingénieur d’éprouver sa chaudière de temps à autre ; de prévenir, par tous les moyens en son pouvoir, des changements brusques dans l’élasticité de la vapeur, et enfin d’empêcher que jamais aucune partie des parois n’acquière une trop haute température.

J’ai supposé jusqu’ici la soupape en bon état ; et, en ciret, au premier coup d’œil il semble difficile qu’un appa-