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À VAPEUR.

conçoit que si la pression cesse tout a coup, le dégagement, au lieu d’être graduel comme dans les circonstances ordinaires, soit tumultueux ; que le liquide mousse comme eaux gazeuses, qu’il devienne tout entier une espèce d’écume, mi-partie composée d’eau et de vapeur, et que par là son volume s’étant prodigieusement accru, il se réponde dans toute la capacité de la chaudière. Une expérience directe, faite dans un vase transparent, montrerait bientôt entre quelles limites toutes ces déductions sont exactes ; mais, en attendant, on voit que l’analogie nous autorise à admettre, comme M. Perkins le fait, qu’en cas d’une subite diminution dans l’élasticité de la vapeur, l’eau peut sortir de son niveau et aller remplir toute la capacité de la chaudière.

Occupons-nous enfin de la troisième hypothèse de l’ingénieur américain je veux dire de la brusque transformation de l’eau en fluide élastique. Ici des expériences directes nous serviront de guide.

M. Perkins ayant rempli d’eau un de ces cylindres métalliques qu’il appelle des générateurs, porta sa température à 260° centigrades. À côté de ce cylindre existait un récipient dans lequel il n’y avait point d’eau et qui renfermait seulement de la vapeur très-peu dense ; sa température était de 650° environ. Ces deux vases pouvaient communiquer par un tube intermédiaire qu’une soupape suffisamment chargée fermait ordinairement.

Cela posé, il est évident que lorsqu’à l’aide d’une

pompe foulante on injectait un certain volume d’eau froide par l’un des bouts du générateur, la soupape de communication devait s’ouvrir à l’autre bout et donner