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EXPLOSIONS DES MACHINES

passage à un égal volume d’eau chaude qui pénétrait tout à coup dans le récipient pour s’y transformer en vapeur ; or une soupape particulière dont ce récipient lui-même était armé, donnait le moyen de reconnaître si cette transformation s’opérait subitement.

M. Perkins affirme qu’en effet elle était instantanée ; qu’a peine la pompe foulante d’injection avait agi, que la soupape de sûreté du récipient accusait des élasticités de quarante à cent atmosphères : quarante pour une médiocre injection, et cent dans le cas d’une injection abondante.

L’expérience que je viens de rapporter ne donnerait lieu à aucune difficulté, elle compléterait la théorie de M. Perkins, elle présenterait l’image fidèle de ce qui peut se passer dans une chaudière ordinaire, si elle avait été faite avec de l’eau à 100 ou 120 degrés centigrades. Au reste, comme 260°, température de l’eau employée, sont bien loin de correspondre à une élasticité de 100 atmosphères, il demeure toujours établi qu’une partie de cette eau est devenue instantanément de la vapeur ; or c’est là, pour le moment, tout ce qui nous était nécessaire. Observons, toutefois, qu’il ne résulte en aucune manière de l’expérience en question, que ce soit par l’influence de la vapeur rare, mais portée à la température du fer rouge, que l’eau devienne subitement de la vapeur très-élastique. Cette partie de l’opinion de M. Perkins, comme Dulong en a fait la remarque, se concilierait difficilement avec ce qu’on sait de la chaleur spécifique de la vapeur d’eau. Tout porte donc à croire que l’ingénieur américain a eu tort de nier l’action directe que les