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EXPLOSIONS DES MACHINES

Le ralentissement dans la marche de la machine, observé quelque temps avant l’explosion, soit à Essonnes, soit à Paris, soit en Amérique, me parait également une conséquence de la théorie de M. Perkins. On a vu, en effet, que, d’après cette théorie, lorsqu’une explosion arrive, le niveau de l’eau doit avoir beaucoup baissé dans la chaudière, soit que la pompe alimentaire se trouve mal en ordre ou que le tuyau nourricier ait été engorgé ; or, la quantité de vapeur produite dans un temps donné, étant en général proportionnelle It l’étendue de la surface métallique en contact avec le liquide, si tout se trouvait primitivement calculé de manière à fournir juste à la consommation, après la diminution de surface de chauffe, comme disent les constructeurs, il ne doit plus y avoir assez de vapeur pour donner aux appareils leur allure habituelle. Peut-être imaginera-t-on qu’à l’aide de l’excès de température que la vapeur produite va puiser sur les parois très-chaudes du couvercle de la chaudière, il y aura compensation ; mais une considération très-simple prouvera qu’on aurait tort de compter sur cet effet. Dans un vase déterminé, la vapeur doit évidemment avoir partout la môme élasticité. La couche inférieure, celle qui est en contact avec l’eau, a une tension déterminée par la température du liquide ; la tension des couches supérieures, échaufléos par les parois rouges dont elles sont entourées, ne pourra donc jamais surpasser celle de la couche basse. Ainsi, au total, la chaudière contiendra de la vapeur d’une densité inférieure à celle de la vapeur saturée de même élasticité, mais voilà tout.

Dans les idées de M. Perkins, au moment qui précède