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À VAPEUR.

l’explosion, c’est-à-dire au moment où te soupape s’ouvre la vapeur se trouvait avoir atteint la tension limite sous laquelle la machine était destinée à agir ; mais alors même le mouvement du piston devait être peu rapide, car de la vapeur plus chaude que les parois du corps de pompe, perd par voie de refroidissement une grande partie de son ressort.

Ce serait, je crois, une prétention bien vaine, que de vouloir déduire de l’explication précédente ou de toute autre théorie, la forme des lignes le long desquelles une chaudière se déchirera, le nombre et la grosseur des fragments, les directions dans lesquelles ils seront projetés, etc., etc. Tout cela, en effet, peut être modifié de mille manières par des circonstances qu’on aurait de la peine à saisir, alors môme que le phénomène se développerait lentement sous nos yeux. Mais il arrive trop souvent que la ligne de rupture est régulière et horizontale, pour qu’il ne soit pas naturel de supposer qu’elle marquait la hauteur de l’eau sur les parois de la chaudière, et dès lors il devient curieux de rechercher comment, malgré les inégalités d’épaisseur qu’on y remarque souvent, cette ligne de niveau, par cela seul que le liquide en dessine le contour, semble devenir la ligne de moindre résistance. Si je ne me trompe, cette particularité pourrait être expliquée ainsi qu’il suit.

Dans l’instant indivisible qui précède l’explosion, la tension de la vapeur est considérablement et subitement afraiblie. À cela doit correspondre un mouvement de flexion de la chaudière de dehors en dedans ; mais comme ce mouvement se fait d’une manière brusque, la partie