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EXPLOSIONS DES MACHINES

pleine réprouvera à peine, à cause de l’inertie du liquide, qui, évidemment, ne saurait être surmontée dans un temps extrêmement court.

Cette flexion de dehors en dedans se fera donc autour de la ligne de niveau du liquide intérieur comme charnière mais on a vu qu’un subit développement de vapeur très-élastique succède à l’ouverture de la soupape ; ainsi, après s’être contractée, la chaudière s’étendra tout à coup. Or, lors’môme qu’on admettrait qu’elle éprouvera simultanément ce second effet dans toutes ses parties, toujours est-il que le mouvement rétrograde sera trèsfaible au-dessous du niveau primitif de l’eau, par cela seul que le mouvement direct y avait été insensible. Le plan de ce niveau primitif tracera ainsi sur les parois de la chaudière la ligne où la première fois la flexion de dehors en dedans avait cessé de se faire sentir, comme aussi la seule ligne ou dans l’oscillation rétrograde les parties contiguës du métal n’auront pas des mouvements pareils, Or il suffit d’avoir vu une seule fois avec quelle facilité les ouvriers brisent des lames des métaux les plus malléables, quand ils leur font éprouver subitement deux flexions contraires le long d’une certaine ligne, pour comprendre que la courbe où le niveau du liquide s’élève dans une chaudière, en tant qu’elle est aussi la charnière autour de laquelle tes deux mouvements de flexion se sont opérés, doit être le plus ordinairement la ligne de rupture, quoique par l’épaisseur du métal, comme à Lyon, elle ne soit pas sur tous ses points la ligne de moindre résistance. Cette même ligne, au demeurant, et la remarque ne doit pas être omise, est celle où le métal com-