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À VAPEUR.

particulières d’explosion dont l’ingénieur américain n’a pas parlé. J’aurai ainsi rempli la tâche que je m’étais imposée : elle consistait à présenter le tableau le plus complet possible des connaissances qu’on a acquises sur les fâcheux accidents que la rupture des chaudières occasionne ; ceux qui se croiraient appelés à l’étendre sauront ainsi quel doit être leur point de départ.

L’un de nos plus habiles constructeurs de vaisseaux, M. Marestier, a donné pour le genre particulier d’explosions dont M. Perkins s’est occupé, une théorie qui, dans son ensemble, a quelque analogie avec celle de cet ingénieur ; il est un point cependant sur lequel les deux auteurs diffèrent essentiellement.

M. Marestier, comme M. Perkins, admet que quelques instants avant l’explosion l’eau manque en partie dans la chaudière ; qu’une portion des parois destinée par le constructeur à recevoir directement l’action du feu, étant alors laissée à découvert, acquiert une haute température et peut même devenir rouge qu’au moment de l’ouverture d’une soupape ou d’une fuite accidentelle de vapeur, le niveau de l’eau monte, ainsi que nous l’avons déjà expliqué, soit à cause de l’espèce d’ébullition tumultueuse qu’amène l’affaiblissement de la pression intérieure, soit à cause de la flexion que la chaudière éprouve, au même moment, de dehors en dedans, et d’où résulte inévitablement une diminution dans sa capacité. M. Marestier suppose de plus que l’eau ainsi soulevée venant à toucher la partie des parois que la flamme du fourneau a portée au rouge, se transforme subitement en vapeur, et en telle abondance, que la soupape de sûreté ne suffit plus à son