Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 5.djvu/174

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
166
EXPLOSIONS DES MACHINES

dégagement. Dans les chaudières des bateaux, les grandes oscillations que les vagues font naître sont une cause particulière qui contribuera avec les autres à porter l’eau sur les parois rougies.

On se rappelle que, suivant M. Perkins, c’est la dissémination de l’eau dans de la vapeur rare, mais à une très-haute température, qui donnerait subitement lieu à un grand développement d’élasticité ; tandis que, d’après M. Marestier, ce serait l’arrivée de l’eau sur le métal rouge qui ferait naître tout à coup une énorme quantité de vapeur. Rien assurément, au premier coup d’œil, ne doit paraître plus raisonnable que cette dernière supposition mais dans l’étude des phénomènes naturels, il faut bien se rappeler, comme disait Fontenelle, que dès qu’une chose peut être de deux façons, elle est ordinairement de celle qui semble la plus contraire aux apparences. » Il arrive, en effet, quelque bizarre que cela puisse paraître, qu’un métal porté au rouge-blanc semble très-peu propre à produire de la vapeur si l’on dépose une goutte d’eau dans un vase métallique incandescent, elle est fort longtemps à se vaporiser, tandis que dans ce môme vase médiocrement chaud elle disparaît sur-le-champ.

Dans une expérience de Klaproth, la seule que je citerai, une seule goutte d’eau jetée sur une cuiller de fer portée au rouge-blanc, employait 40 secondes à se vaporiser. Si après ce temps on laissait tomber une deuxième goutte, comme la cuiller s’était déjà refroidie, son évaporation complète n’exigeait que 20 secondes. La goutte qu’on versait après l’évaporation de la deuxième,