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À VAPEUR.

accidents au moment même où la marche lente des machines semblerait devoir inspirer toute sécurité. Ainsi, sous ce rapport, l’explication est au moins incomplète. Après cela, on ne saurait nier que dans tous les cas d’une rupture subite, la réaction de la vapeur ne doive jouer un rôle important, comme le croit l’habile ingénieur de Lyon. J’ai même indiqué, aux pages 162 et 163, le genre d’accidents que cette réaction pourra le plus ordinairement occasionner.

Quelques personnes, frappées de la grandeur et de l’instantanéité des effets qui résultent souvent des explosions des chaudières, se sont persuadé que la vapeur seule ne saurait les produire, et ont appelé à leur aide des gaz susceptibles eux-mêmes de faire explosion. Pourquoi, disent-elles, puisque dans les laboratoires de chimie on obtient le gaz hydrogène en faisant passer de la vapeur d’eau le long d’un tube de fer rougi au feu, pourquoi le môme gaz ne s’engendrerait-il pas au sein de la chaudière où la vapeur est aussi quelquefois en contact avec des parois métalliques rougies ? Voilà bien, nous l’accordons, le gaz produit. Mêlé à la vapeur, il passera avec elle dans le corps de pompe ; or, comme il n’est pas susceptible de condensation, on ne l’évacuera qu’au prix d’une grande dépense de force, et les effets de la machine seront considérablement affaiblis. J’admettrai, si l’on veut, que c’est là l’origine de la perte de vitesse qui précède ordinairement la rupture de la chaudière dans le genre d’accidents dont nous nous occupons ; mais cette rupture, enfin, comment arrivera-t-elle ? L’hydrogène tout seul ou mêlé à de la vapeur d’eau ne saurait détoner.