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À VAPEUR.

nants. Il est nécessaire aussi que le registre de la cheminée ne se ferme jamais hermétiquement, comme je l’ai expliqué ailleurs (chap. XVI, p. 150). Pour éviter, enfin, que le gaz du charbon se dégage sans brûler, il importe de maintenir des vides suffisants entre les barreaux de la grille. Si le charbon est bitumineux et collant, les différents morceaux se soudent les uns aux autres, et forment une croûte presque impénétrable à la flamme quand la couche est très-épaisse. Le foyer devient alors un véritable appareil distillatoire, donnant beaucoup d’hydrogène carboné et très-peu de chaleur. Charger la grille par petites couches de charbon n’est donc pas seulement un procédé économique, c’est encore une importante mesure de sûreté, Les chauffeurs qui, par paresse, encombrent les fourneaux de combustible, nuisent à la marche de la machine, l’exposent aux plus graves accidents, et compromettent leur propre vie on ne saurait donc les surveiller avec trop de soin.

Me voilà presque parvenu au terme de ma tâche ; il ne me reste plus qu’à signaler une dernière cause d’explosion qui n’est pas sans importance. Il est bien rare que l’eau dont on se sert pour alimenter les chaudières soit pure. Le plus souvent cette eau contient des matières salines qui se déposent pendant l’ébullition, et finissent par former sur les parois intérieures une croûte pierreuse dont l’épaisseur va croissant chaque jour. Tant que cette croûte n’existait pas, la chaleur absorbée par le métal se transmettait très-rapidement à l’eau, et les parois de la chaudière n’acquéraient jamais une température très-élevée ; mais dès qu’une