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EXPLOSIONS DES MACHINES

substance peu conductrice, comme le sont toutes les matières pierreuses, tapisse la chaudière, la chaleur ne parvient à l’eau qu’avec beaucoup de lenteur ; les parois métalliques, recevant du foyer à chaque instant plus de calorique que le dépôt pierreux ne leur en enlève, deviennent de plus en plus chaudes et finissent même quelquefois par arriver à la température rouge ; or, il faut remarquer que ce n’est pas là seulement l’occasion d’une grande perte de chaleur, car les métaux incandescents ayant très-peu de ténacité, les explosions deviennent alors imminentes. On apercevra d’ailleurs aussi sans difficulté combien il faut craindre, quand la chaudière est rouge, que l’eau comparativement très-froide qu’elle renferme, ne vienne à se répandre sur sa surface par quelque fissure de la croûte pierreuse. Dans cette circonstance, une chaudière de fonte craquerait probablement à l’instant ; et quant aux chaudières composées de plaques malléables, si elles ne cédaient pas, elles éprouveraient du moins les tiraillements les plus fâcheux. J’ajouterai enfin que les portions métalliques qui rougissent, s’oxydent et se détériorent très-promptement. Comme exemple, je pourrais citer la chaudière destinée au chauffage d’un des plus grands monuments de la capitale, dont la paroi inférieure se troua dans la partie où, par mégarde, un ouvrier avait intérieurement laissé un ehiffon.

On voit & quel point il importe que la chaudière soit bien nettoyée. Dans les bateaux à vapeur qui emploient de l’eau de mer, l’enlèvement du dépôt salin doit être effectué toutes les vingt-quatre heures au moins. Quand