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CONSTRUCTION DES MACHINES

vu les outils très-compliqués qui servent à ce genre de construction.

Cette machine, que M. Frimot a construite pour un service d’épuisement, a été reçue avec applaudissement ; elle fait à Brest un service journalier excellent. Quelque temps après (c’était sous le ministère de M. Hyde de Neuville), M. Frimot, encouragé par ces succès, demanda la permission de faire deux machines, chacune de 80 chevaux, pour un bateau à vapeur. Ce sont les plus grandes machines qu’on ait encore vues.

Il demanda à entrer en lice avec les plus célèbres constructeurs anglais. À cette époque, le ministère de la marine avait fait acheter en Angleterre, d’un habile constructeur de Liverpool, M. Sawcett, une machine qui, encore aujourd’hui, fonctionne sur le Sphinx, bâtiment qui jusqu’ici a été à la tête de notre marine à vapeur, et qui sous tous les rapports peut soutenir la comparaison avec les meilleurs navires anglais.

Ce fut alors que M. Frimot contracta un marché avec la marine. Remarquez, Messieurs, que je dis un marché, j’aurai plus tard à revenir sur ce mot.

Si la marine s’était associée aux expériences de M. Frimot, si elle avait consenti à entrer pour une part quelconque dans ses essais, je ne prendrais pas ici sa défense ; car je ne crois pas que le gouvernement doive s’immiscer dans des expériences ; il doit encourager, favoriser, récompenser largement, noblement, ceux qui ont fait des découvertes ; mais il ne doit pas s’associer à des essais dont le succès parait même certain. Enfin, M. Frimot passe un marché avec le ministère de la marine, il tra-