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À VAPEUR.

vaille avec des ouvriers tous français. pris dans la partie la plus reculée de la Bretagne, et construit une machine. J’oubliais de vous dire la condition du marché. La voici M. Frimot devait recevoir une certaine somme s’il faisait une machine qui marchât aussi bien que celle du Sphinx, qui eût le même poids et consommât la même quantité de charbon qu’en consomme le Sphinx.

M. Frimot, qui prévoyait qu’avec les améliorations qu’il avait conçues il parviendrait à obtenir plus encore qu’on ne lui demandait, stipula que, dans le cas où il réduirait le poids de sa machine, et qu’il obtiendrait une vitesse égale avec une moindre quantité de combustible, il lui serait alloué une prime. Cette condition était juste, convenable, et M. le ministre de la marine qui y souscrivit fit alors un acte honorable.

M. Frimot, après avoir construit sa machine et ravoir installée à bord de l’Ardent, demande qu’il en soit fait une expérience comparative avec le Sphinx, comme il était convenu.

On lui oppose une fin de non-recevoir, on lui dit : « Des expériences ont été faites sur le Sphinx dans la Charente. Nous devons les prendre pour terme de comparaison des épreuves qui seront faites à Brest sur l’Ardent. »

M. Frimot représente qu’il peut ne pas croire à la vérité des expériences de Rochefort, et persiste à réclamer une comparaison directe et simultanée en pleine mer des deux bâtiments l’Ardent et le Sphinx.

Je ne vous mettrai pas sous les yeux, Messieurs, la correspondance qui s’est établie entre M. le ministre de la marine et M. Frimot. Cette correspondance vous affli-