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À VAPEUR.

Sphinx sont en présence. Ils partent ; l’Ardent dépasse largement le Sphinx. Tout le monde en est émerveillé ; on a été si souvent inférieur lorsqu’on a été en conflit avec les Anglais, que l’on est bien aise de remporter sur eux cette victoire scientifique.

Eh bien, ce résultat si national semble avoir contrarié la marine. En effet, un article du Moniteur du 6 novembre 1833 dit, et c’est honteux, que c’était une affaire de parti ; qu’il n’était pas probable que l’Ardent allât aussi vite que le Sphinx ; en d’autres termes, qu’il n’était pas probable, malgré le résultat de l’expérience constaté par tous les officiers de la marine de Brest et la population tout entière de cette ville, qu’un bâtiment construit en France sous tes inspirations d’un ingénieur français marchât aussi bien que le Sphinx, c’est-à-dire qu’un bâtiment anglais.

Messieurs, ces expressions-là ont montré jusqu’à quel point l’administration était malveillante pour M. Frimot. Cette malveillance n’a fait que se développer dans la suite ; en effet, M. Frimot ayant demandé qu’on lui délivrât un certificat constatant que dans la première épreuve son bâtiment avait marché mieux que le Sphinx, on le lui refusa ; et cependant le ministre de la marine regardait cette expérience comme décisive, du moins quant à la vitesse car dans une dépêche qu’il adressait à M. Frimot, il convenait que cette vitesse ne différait pas beaucoup de celle du Sphinx ; elle avait été en fait plus grande.

M. Frimot demande ensuite que l’on fasse une expérience pour la vitesse et la consommation du charbon, mais eu présence d’une commission supérieure. Là-dessus