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CONSTRUCTION DES MACHINES

gerait. M. le ministre de ta marine, dont les sentiments patriotiques ne peuvent être mis en doute, a signé probablement sans les lire des dépêches dans lesquelles se trouvent des expressions que l’on ne saurait justifier lors même qu’elle seraient adressées à un valet, et c’est un homme de talent, un homme de génie que M. le ministre de la marine n’a pas craint de traiter avec cette rigueur, avec ce mépris.

Voici la suite de ce qui s’est passé M. Frimot vient à Paris ; il s’adresse au conseil d’amirauté, et ce conseil décide qu’il sera fait une épreuve comparative entre les deux bâtiments, l’Ardent et le Sphinx, dans des circonstances tout à fait semblables, attendu qu’on ne pouvait pas apprécier la marche des deux navires placés dans des circonstances entièrement différentes.

Ainsi le conseil d’amirauté annula les épreuves antérieures et les rapports de la commission qui les avait dirigées.

Voici les points qu’il y avait à constater 1o la question de poids, 2o la question de vitesse.

La machine de M. Frimot pèse-t-elle moins que celle du Sphinx ? – Elle pèse la moitié moins ; elle gagne cent tonneaux sur le poids de celle-ci.

Or, Messieurs, c’était une amélioration immense, et devant laquelle on aurait dû presque se prosterner. Qu’a-t-on fait, pourtant ? On n’a pas daigné y attacher la moindre importance.

Reste la question de la vitesse. On fit l’expérience à Brest. Toute la population s’y intéressa et cet émoi d’une population maritime est naturel. L’Ardent et le