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CONSTRUCTION DES MACHINES

Autres voix. Parlez !

Plusieurs membres. Nous ne sommes pas juges compétents !

M. Arago. Vous n’êtes pas juges compétents sur des questions de machines à vapeur, à la bonne heure ; mais vous êtes juges compétents sur des questions de finances ; or, ma proposition concerne une dépense d’un million.

Les mêmes voix. Vous élevez une question de science et de théorie.

M. Arago. On vous demande un million pour la confection des machines à vapeur. Je propose de déclarer que ce million sera dépensé en France. Je dis et je soutiens que nos usines sont parfaitement en mesure de satisfaire aux besoins de la marine. J’ai cité des faits ; j’ai cité des artistes qui travaillent à merveille. L’administration cependant paraît être dans l’intention de faire construire ces appareils en totalité ou en partie à l’étranger. Telle est la prétention que j’ai combattue. Comment y a-t-on répondu ? On ne m’a pas opposé un seul fait. A-t-on seulement fait mention de perfectionnements incontestables sur le mérite desquels l’Institut a prononcé ?

Plusieurs voix. L’Institut prononce sur les théories nous ne sommes pas Ici à l’Institut

M. Arago. Lorsque je cite des perfectionnements remarquables qui distinguent les machines de M. Frimot, que répond-on ? M. le commissaire du roi se contente de jeter vaguement de la défaveur sur le système de cet habile ingénieur.

Ce système, s’écrie-t-il, est fondé sur l’emploi de la haute pression ; or, en Angleterre comme en Amérique, il n’existe pas sur les bateaux de machines à haute pression.