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À VAPEUR.

françaises. Vous sentez, Messieurs, qu’avant de vous proposer mon amendement, j’ai dû fortement me préoccuper du cette question. C’est donc après un examen approfondi que je déclure sans hésiter que tes constructeurs fronçais sont en mesure d’exécuter les machines locomotives tout aussi bien et au môme prix que les constructeurs anglais, lorsque vous aurez fait la défalcation du prix de la matière première.

Lorsqu’il se manifeste un accident, et il en arrive fréquemment aux locomotives, si la machine est anglaise, on range l’accident parmi les évéuenients inévitables la machine est-elle française, on en parle trois cent soixantecinq fois dans les années ordinaires et trois cent soixantesix fois dans les années bissextiles. (On rit.)

Voyez ce qui est arrivé ces jours derniers à une locomotive de lu compagnie d’Orléans. Elle conduisait, je crois, une commission de lu chambre à Choisy. Un des tuyaux de la chaudière fit explosion. Grande rumeur aussitôt contre les machines françaises. Il n’y avait qu’un malheur à cela : la machine était anglaise.

Ce n’est pas seulement en fait de locomotives qu’on a eu des préjugés dans notre pays. Remontons à une époque éloignée et vous y trouverez l’idée très-arrêlée de notre insurmontable infériorité en fuit d’instruments de précision et d’instruments d’optique.

J’ai été forcé de combattre, d’anéantir cette fuusso opinion pour arriver à un résultat national et. éminemment désirable, j’ai été quelquefois obligé d’engager ma responsabilité. Où en sommes-nous maintenant ? il ne viendrait à personne l’idée de commander en Angle-