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À VAPEUR.

Que remarque-t.on.de particulier, do capital, dans une machine locomotive ?

On y remarque une chaudière à évaporation très-rapide ; on y remarque une manière toute spéciale d’y souffler le feu la chaudière et le moyen de ventilation sont incontestablement l’un et l’autre d’invention française.

Qu’on ne vienne donc plus nous dire que les machines locomotives appartiennent à l’Angleterre, afin d’avoir. contre toute vérité, un prétexte pour les faire exécuter de l’autre côté du détroit.

Il faut bien le remarquer, Messieurs, nous avons sur ce genre de machines un tcl engouement, de tels préjugés ; on attribue, j’oserais presque dire, à l’atmosphère de la France une influence tellement que quand un ingénieur étranger vient s’établir chez nous, on n’accepte plus ses machines, n’eût-il employé d’ailleurs, pour les construire, que des ouvriers anglais.

S’il fallait citer des exemples, le nom de M. Taylor, le nom de l’ingénieur préposé à la réparation des bateaux à vapeur de la Méditerranée, sortirait naturellement de ma bouche.

Messieurs, il faut nous affranchir de ce préjugé, il ne faut plus faire construire en Angleterre ce que nous pouvons exécuter chez nous, surtout quand il s’agit d’armes de guerre.

Ferait-on un assez grand nombre de bonnes machines dans notre pays, pour satisfaire aux besoins de toutes les compagnies de chemins de fer ? Oui, Messieurs, on exécute un grand nombre de bonnes machines en France. On les exécute avec d’énormes sacrifices, par des moyens