Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 5.djvu/243

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
235
LES CHEMINS DE FER.

que la compagnie commencera par abaisser ses prix de manière à faire disparaître toutes les entreprises de transport rivales, et reviendra ensuite à des tarifs exagérés. C’est cela que je veux éviter par mon amendement.

Je n’ai pas voulu non plus que la compagnie qui aurait fait un mauvais calcul, qui dans ses prévisions se serait imaginé, par exemple, que les rails résisteraient pendant longtemps, que les machines locomotives ne donneraient pas lieu à de grandes réparations, je n’ai pas voulu qu’elle pérît pour avoir fait un mauvais calcul. Je n’ai pas voulu qu’elle portât la peine de diminutions légitimes, naturelles, faites dans un but d’amélioration. Le conseil municipal de la ville principale sera juge de la question ; il dira si la réduction doit Otre maintenue, ou bien si elle doit être modifiée mais dans le cas où la réduction de prix aurait eu pour but de tuer des moyens de communication économique qui existaient entre une ville et l’autre, il n’y aurait pas de loyauté à permettre à la compagnie de revenir à des tarifs très-élevés ; car la masse de la population, loin d’avoir profité de l’établissement du chemin de fer, se trouverait y perdre beaucoup.

Je le répète, les deux tiers des habitants de Paris qui se transportent à Versailles y vont pour 75 centimes. Eh bien, aussitôt que la compagnie sera autorisée, elle abaissera ses prix au-dessous de ceux des autres voitures, de manière à les faire disparaître, et reviendra ensuite à des prix plus élevés.

Dans les dispositions de mon amendement, la compagnie ne portera point la peine d’un mauvais calcul, et en l’adoptant, vous aurez garanti les intérêts de la