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LES CHEMINS DE FER.

masse de la population, et c’est, ce me semble, à la masse de la population que nous devons surtout porter intérêt.

[Après la réponse de M. Legrand, directeur général des ponts et chaussées, M. Arago s’est exprimé en ces termes :]

Messieurs, lorsque j’ai vu M. le directeur général monter à la tribune, j’ai cru qu’il avait la bonté de venir appuyer mon amendement. En effet, M. le directeur général, il y a trois jours, m’a dit qu’il était arrivé à la même conséquence que moi sur les inconvénients de cette concurrence qui peut détruire les compagnies rivales, qu’il avait a cet égard les mêmes idées que moi. Je l’avais même prié, comme ayant plus l’habitude que moi des rédactions administratives, de rédiger l’amendement.

M. le directeur général des ponts et chaussées. Je vous demande pardon. Je demande la parole pour un fait personnel.

M. Arago. Il a ajouté qu’une considération l’avait empêché de présenter cet amendement dans le projet de loi, et que cette considération était qu’il n’avait pas trouvé de sanction pénale.

M. le directeur général nous a parlé de la liberté du commerce. Aussi, je ne demande pas que la Chambre prenne aucune disposition analogue à ce qui a lieu quand il s’agit de compagnies tout à fait libres, qui ne demandent au gouvernement aucune espèce de privilège. Mais quand il s’agit d’expropriation, lorsqu’on demande à l’autorité un véritable privilège, lorsque vous vous croyez autorisés, malgré le principe de la liberté du commerce, à fixer le prix maximum du péage je ne vois pas pour-