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LES CHEMINS DE FER.

la distance de la rue des Bourdonnais à la tête du chemin de la rive droite, et de l’autre, la distance de la même rue à la tête du chemin de la rive gauche, et vous trouverez cette seconde distance beaucoup moins grande que la première.

On répond, je le sais, que les habitants d’un certain côté de ce centre de gravité ne jouissent pas des facultés de locomotion, ou du moins qu’ils n’ont pas les moyens de les exercer ; on dit que le désir d’aller à Versailles, et l’argent que ce voyage coûte, n’appartiennent qu’à la population voisine des boulevards. Nous avons une réponse catégorique. Je reconnais avec vous que les habitants de la Chaussée-d’Antin et des boulevards ne voyagent guère par les voitures économiques qu’on appelle les Coucous ; je reconnais que ces sortes de voitures ont affaire seulement aux classes moyennes et aux classes pauvres. Eh bien, ce sont elles qui transportent les deux tiers des habitants de Paris qui vont à Versailles ; ce sont ces deux tiers des habitants voyageurs que vous favoriseriez en portant la tête du chemin sur la rive gauche. Le chemin de fer de la rive droite aura le défaut d’être plus long que l’autre d’un tiers ou d’un quart. C’est un défaut capital, non-seulement parce qu’il donnera lieu à une plus grande dépense d’établissement, mais aussi à raison d’un tiers ou d’un quart d’augmentation qu’il amènera dans les frais de traction et dans l’entretien des machines locomotives. Les machines locomotives, en effet, se détériorent proportionnellement à la longueur du chemin qu’elles parcourent. Aussi, remarquez, Messieurs, que nos maîtres en fait de chemins de