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LES CHEMINS DE FER.

évalué la dispense à des sommes beaucoup plus faibles. Pour donner un revenu de 5 p. 010, il faudrait que la recette nette s’élevftt à 1 million. Or, vous n’arriverez pas à ce chiffre en admettant même que le nombre des voyageurs soit triplé.

M. Vatout. Vous vous trompez.

M. Arago. Ainsi je crois qu’il n’y a pas entre Paris et Versailles de quoi alimenter deux chemins de fer.

La commission prévoit, dans le rapport, que le nombre des voyageurs doublera, triplera, quadruplera peut-être. Il est très-vrai que le nombre des voyageurs a triplé sur le chemin de Manchester à Liverpool.

Il était anciennement de 650 par jour ; il est maintenant de 1,300. Pourquoi ? C’est que Liverpool et Manchester ne sont pas des villes placées comme Paris et Versailles ; c’est que les relations entre Liverpool et Manchester sont des relations de commerce. Les habitants de Paris ne vont guère à Versailles que pour leur amusement. Or, vous le savez par les spectacles, la somme que l’on consacre aux plaisirs a Paris ne varie pas ; augmentez, diminuez le nombre des théâtres ; répartissez-les comme vous voudrez dans les divers quartiers, leur recette totale reste la même. Un voyage à Versailles est une sorte de spectacle je crois donc, sauf les premiers moments de curiosité, que vous augmenterez un peu, mais seulement un peu le nombre des voyageurs, et môme, si l’on n’adopte pas un amendement de la nature de celui que j’avais présenté l’autre jour, il pourrait se faire que ce nombre diminuât mais bien certainement il n’augmentera pas beaucoup.