Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 5.djvu/259

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
251
LES CHEMINS DE FER.

III
SUR LA NÉCESSITÉ DE FAIRE EXÉCUTER LES CHEMINS DB FER
PAR LES COMPAGNIES[1]

Messieurs, la commission des chemins de fer vient vous soumettre le résultat de l’examen que vous lui avez confié. Cet examen était hérissé de difficultés de tout genre ; il a fait surgir une foule d’importantes questions. Vous saviez bien, au reste, qu’il en serait ainsi, lorsque dans la séance même où le projet de loi vous fut présenté, vous décidiez qu’un nombre inusité de commissaires concourraient à sa discussion provisoire[2]. Une aussi éclatante dérogation aux précédents de la Chambre nous eût avertis, au besoin, de tout ce qu’il y avait de grave dans notre mission. Le zèle ne nous a pas manqué. Les procès-verbaux de seize séances, de trois, de quatre, de cinq heures chacune, témoignent du vif désir dont nous étions tous animés de répondre le mieux possible à votre honorable confiance. Notre travail, quoi qu’en aient pu dire l’amour-propre blessé et toutes les passions qu’il traîne à sa suite, est le résultat consciencieux d’un débat auquel ont constamment présidé des sentiments qui jamais ne trouveront de contradicteurs dans cette enceinte, et que nous pourrions, sans inquiétude, proclamer à la face du pays. La seule coalition dont il ait été question parmi nous, la seule que nous ayons désiré former, est celle du bon sens, de la logique, des vrais principes de l’économie

  1. Rapport fait à la Chambre des députés, le 24 avril 1838.
  2. Dix-huit commissaires au lieu de neuf.