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LES CHEMINS DE FER.

Ce serait par an une diminution de 
 1,752,000 fr.


Le pays perdrait donc environ les deux tiers de la dépense totale qu’occasionne aujourd’hui le mode de transport par rouliers. Ce serait près de deux millions de francs que le commerce de nos voisins laisserait de moins sur les routes de France que parcouraient ses marchandises manufacturées ou à l’état de matières premières. Ce serait deux millions de capitaux étrangers qui se trouveraient enlevés annuellement aux commissionnaires, aux rouliers, aux aubergistes, aux marchands de chevaux, aux charrons, etc.

Sans doute, plus de célérité, de régularité, d’économie dans le service des routes, augmenterait la masse des transports. Eh bien, qu’on triple cette masse, et alors nous serons seulement revenus à l’état présent des choses, quant aux bénéfices que la France retire du passage qu’elle donne, sur son territoire, aux marchandises étrangères ; qu’on décuple, si l’on veut, le transit actuel, et nous ne trouverons encore, au profit de notre pays, qu’une augmentation de 7,700,000 fr.

Ces chiffres dissiperont bien des illusions. Qu’on le remarque, cependant, nous n’avons entendu y traiter, à la suite de l’exposé des motifs du projet de loi, que la question du transit des marchandises appartenant à des étrangers à leur arrivée dans nos ports. Celle du transit des voyageurs, celle du transit des marchandises expédiées par notre commerce, ont une tout autre importance. Nous sentons très-bien ce que l’humanité, ce que la civilisatioti peuvent attendre de moyens de transport commodes, économiques, rapides, qui rapprocheront, qui uniront les