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MACHINES À VAPEUR
§ 6.
1683. Sir Samuel Moreland[1].

Si je ne voulais parler dans cette Notice que des personnes dont les travaux ont réellement contribué, soit à créer, soit à améliorer les machines à vapeur, le nom du chevalier Moreland n’y figurerait pas ; mais ce nom étant cité en Angleterre par la presque totalité des auteurs qui se sont occupés des machines à feu, je n’ai pas pu me dispenser d’en faire moi-même mention, ne fût-ce qu’afin de justifier l’opinion que je viens d’émettre.

Il y a au Musée britannique un très-beau manuscrit du chevalier Moreland, intitulé : Élévation des eaux par toutes sortes de machines, réduites à la mesure, au poids et à la balance, présenté à Sa Majesté Très-Chrétienne par le chevalier Moreland, gentilhomme ordinaire de la chambre privée et maître des mécaniques du roi de la Grande-Bretagne[2]. Dans ce manuscrit de 38 pages,

  1. Sir Samuel Moreland prit, comme Worcester, une part active aux événements de la guerre civile. Cromwell l’employa dans plusieurs missions diplomatiques. Ses compatriotes assurent qu’il fut simultanément secrétaire de Thurloë et espion en titre du roi. À la restauration, Charles II le nomma baronnet. Moreland s’était occupé de diverses questions d’acoustique, entre autres de la meilleure forme à donner aux porte-voix. il mourut à Hammersmith dans le mois de janvier 1696, après avoir eu l’idée bizarre de faire enterrer à la profondeur de six pieds, en signe de repentir pour sa vie passée, une grande collection d’ouvrages de musique qu’il possédait.
  2. Il existe un ouvrage de Moreland, imprimé à Paris en 1685, et qui a presque exactement le même titre que le manuscrit du British museum. Le chapitre relatif à la vapeur ne s’y trouve pas. L’auteur seulement, en énumérant dans sa préface toutes les espèces