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MACHINES À VAPEUR

l’article relatif la machine à vapeur occupe 4 pages seulement, et se trouve distingué du reste par un titre particulier. Voici le paragraphe sur lequel on se fonde en Angleterre pour attribuer à Moreland une certaine part dans la création du Steam Engine.

« L’eau étant évaporée par la force du feu, ses vapeurs demandent incontinent un plus grand espace (environ 2,000 fois) que l’eau n’occupait auparavant, et plutôt que d’être toujours emprisonnées, feraient crever une pièce de canon. Mais étant bien gouvernées selon les règles de la statique, et par science réduites à la mesure, au poids et à la balance, alors elles portent paisiblement leurs fardeaux (comme de bons chevaux) ; et ainsi seraient-elles d’un grand usage au genre humain, particulièrement pour l’élévation des eaux, selon la table suivante qui marque le nombre de livres qui pourront être levées 1800 fois par heure, à 6 pouces de levée, par des cylindres à moitié remplis d’eau, aussi bien que les divers diamètres et profondeurs desdits cylindres. »

Si l’ouvrage de Moreland avait précédé ceux de Salomon de Caus ou de Worcester, le passage qu’on vient de lire serait un titre réel. En 1683, c’est-à-dire soixante-huit ans après la publication des Raisons des Forces mouvantes, et vingt ans après la date de la patente de Worcester, le projet de Moreland ne pouvait plus être considéré que comme un plagiat. Disons toutefois, à l’honneur de ce

    du moteurs que le mécanicien met en jeu, cite la force de la poudre et celle de la vapeur d’eau, sans faire à ce sujet aucune remarque d’où l’on puisse Induire s’il se donne pour inventeur ou s’il parie d’une chose déjà proposée par d’autres.