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LES CHEMINS DE FER.

Nos doutes quant à l’existence, ou si l’on veut quant à l’importance seulement des excédant » de recette sur lesquels le ministère compte pour l’exécution des chemins de fer, résultent d’uu examon attentif des engagements que l’État a déjà pris ou qu’on vous a proposés, et qui ne seront pas moins sacrés à vos yeux que des engagements postérieurs. L’achèvement des routes royales, l’amélioration des ports et des rivières, l’ouverture ou l’achèvement des canaux, doivent absorber une somme d’environ 300 millions qu’il faudra couvrir par des crédits annuels et successifs. Diverses propositions contenues dans le budget extraordinaire de 1839, représentent une somme de 34 millions. Des lois spéciales vous demandent, en outre, 11 millions destinés à de nouveaux canaux, et 4 millions 226,000 fr. pour les monuments publics. Lorsqu’il semble si difficile, sans rouvrir le livre de la dette publique, de pourvoir à cette charge extraordinaire de 49 millions que le pays supportera en 1839, la commission pouvait-elle vous proposer de nouvelles dépenses ? Elle ne l’a pas cru, Messieurs. Nous avons la confiance que vous partagerez notre avis. Comme la commission, vous trouverez qu’entreprendre d’immenses travaux avec des ressources insuffisantes et mal assurées, serait une grande faute. Comme

la commission, d’accord en cela avec M. le ministre des finances, vous ne voudriez pas aujourd’hui suppléer à cette insuffisance par des emprunts.

Un pays, financièrement parlant, n’est pas dans une position normale, lorsque vingt-trois années de paix n’ont amené aucune diminution dans sa dette. Accroître cette dette au milieu de la plus profonde tranquillité, à l’occa-