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LES CHEMINS DE FER.

mission pense que l’intérêt privé est le meilleur juge de ce qu’il convient de faire, et qu’il aperçoit des possibilités là où la science et le zèle dont a parlé M. le directeur général des ponts et chaussées, science et zèle que je démentirai moins que personne, n’ont rien aperçu.

Vous vous rappelez que la question du chemin fer do Rouen a déjà été présentée à la Chambre. Il fut nommé une commission dont j’avais l’honneur de faire partie. M. le directeur des ponts et chaussées, et le ministre des travaux publics de cette époque, accompagnés d’un ingénieur de mérite, que je m’honore d’avoir eu pour camarade à l’École polytechnique, se rendirent dans le sein de cette commission. Le combat était comme aujourd’hui entre le chemin de la vallée et le chemin des plateaux ; des ingénieurs au service des compagnies dirent qu’il était possible de passer par la vallée. Mais cette possibilité fut niée d’une manière formelle par M. le directeur des ponts et chaussées et par l’ingénieur qui l’accompagnait. Ils déclarèrent positivement qu’il n’était pas possible de passer par la vallée ; qu’il y avait des difficultés insurmontables. On apporta la carte de France ; nous examinâmes la hauteur des plateaux, et ce fut sur une discussion qui s’était élevée entre M. Bellenger et M. Defontaine, que la commission suspendit son travail.

M. Legrand. Nous n’avons jamais dit qu’il fût Impossible d’établir un chemin de fer par la vallée ; ce que nous avons dit, c’est qu’il était difficile, au sortir de la ville de Rouen, de s’élever sur le plateau.

M. Arago. Il n’était pas question de Rouen à cette époque ; il était question d’un chemin de fer de Paris à