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LES CHEMINS DE FER.

nieur civil, M. Laignel, ait trouvé le moyen de le faire) ; l’ingénieur du gouvernement trouve devant lui un parc qui appartient à une personne extrêmement riche. Ne croyant pas à la possibilité de traverser le parc, imaginant que les résistances du riche capitaliste seraient insurmontables, M. l’ingénieur traverse une large rivière, s’avance un peu sur la rive droite, et pour revenir sur la rive gauche, il projette un second pont.

Eh bien, ce chemin, une compagnie se présente pour l’exécuter. Le principal concessionnaire va trouver le propriétaire du parc, et lui demande passage.

Le capitaliste répond « Est-ce une compagnie particulière ? – Oui. Je vous laisserai passer ; je vous donnerai même le terrain ; je vous impose seulement une condition, c’est que vous me referez mon saut-de-loup. »

Voilà le problème que l’administration n’avait trouvé le moyen de résoudre qu’en faisant deux ponts. (Rires et agitation.)

M. le président du conseil vous disait hier qu’il ne fallait pas s’arrêter au plaisir de mettre les membres du gouvernement en désaccord avec eux-mêmes. Les membres du gouvernement ont donné si souvent cette satisfaction à leurs adversaires dans cette session-ci, qu’en vérité je dirai que le conseil de M. le comte Mole est bon à suivre. Aussi n’est-ce pas pour le plaisir futile de mettre les membres de l’administration en désaccord avec eux-mêmes, que je viens de citer M. le président du conseil.

M. le président du conseil, à une époque où il connaissait parfaitement toutes les ressources de l’adminis-