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LES CHEMINS DE FER.

lait pas les négliger, et c’était une raison de plus à ajouter à toutes celles que nous avions fait valoir pour demander qu’il y eût des chemins de fer ; mais nous avons reconnu que tes avantages que les chemins de fer pouvaient présenter sur le point de vue militaire avaient été exagérés outre mesure.

M. Dumarçay. Ils seraient même nuisibles en temps de paix.

M. Arago. Oui, général ; nous n’avons indiqué ce point de vue particulier qu’en termes vogues, vu notre manque de spécialité ; mais indépendamment de cela, nous croyons que les avantages que les chemins peuvent présenter en temps de guerre ont été fort exagérés.

Remarquez d’ailleurs que la question en litige, que la question de savoir si l’État ou les compagnies feront les chemins de fer, est tout à fait désintéressée ici ; que les chemins de fer aient été faits par l’État ou exécutés par les compagnies, l’armée, si elle en doit tirer avantage, s’en servira de la même manière. On ose dire qu’on serait arrêté devant la question des tarifs mais le transport des soldats, en temps de guerre, sur les chemins de fer, sera stipulé dans tous les cahiers des charges ; il ne le serait pas, qu’on n’en serait pas pour cela plus embarrassé ; ou sait bien qu’en temps de guerre on n’est jamais gêné pour s’emparer d’une maison qui embarrasse une ville de guerre on s’empare de la maison, et quelquefois môme des habitants. Si donc les chemins de fer sont exécutés par les compagnies, l’armée en profitera tout aussi bien que si le gouvernement les avait faits. Ainsi la difficulté disparaît. Sous le rapport militaire, il y a des question qui sont plus urgentes que celle-là.