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LES CHEMINS DE FER.

Il y a des travaux pour lesquels on pourrait venir demander à la Chambre des fonds avec plus de raison que pour dos chemins de fer ; envisagés sous le point de vue stratégique, il y a des points de nos côtes qui sont complètement ouverts et qui devraient être défendus. Vous n’avez pas relevé les fortifications d’Huningue : supposons que pour ce point vous vouliez respecter les déplorables traités signés dans des circonstances malheureuses, en arrière de ce point il y a d’autres positions. : il y a Thann, il y a Sainte-Marie, où tous les officiers du génie vous diront qu’il serait très-important de faire des fortifications pourquoi ne les faites-vous pas ?

Vous avez un port dans la Manche, dans lequel vous entassez millions sur millions ; c’est le port de Cherbourg. Eh bien, il n’y a absolument rien pour défendre l’entrée de la ville de Cherbourg, et ne croyez pas que les étrangers n’y aient pas fait attention. Un prince anglais, en 1815, parcourut toutes nos côtes avec une autorisation du duc de Feltre ; il visita tous nos ports, et il disait hautement et à tout le monde, à son retour « Si nous avions su l’état de vos ports, nous vous eussions fait une visite pendant la guerre. 11 y avait dans ces mots fanfaronnade et vérité. Quant à la fanfaronnade, on lui répondit surle-champ que les Bretons et les Normands auraient fait aux Anglais une réception un peu bruyante ; mais ce qui est vrai, c’est que le port de Cherbourg n’est pas défendu si l’on y faisait une descente, on n’y resterait pas, je le dis le premier ; mais on détruirait tous vos établissements. (Chuchotements.)

On a parlé de transit, de statégie, on a vanté les che-