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LES CHEMINS DE FER.

toutes lea nations de l’Europe pour que cet inqualifiable brigandage cessât d’exister. Je n’ai pas entendu dire que la Belgique se montrât très-empressée à entrer dans cette coalition honorable, dans cette coalition littéraire et scientifique que toutes les nations de l’Europe paraissent disposées à former contre de véritables forbans. L’Angleterre, à cet égard, s’est montrée très-libérale ; mais, quant à la Belgique, elle continue son système d’exploitation, au détriment de notre commerce, de notre librairie ; et d’ici à peu de temps, pour peu que les choses continuent sur ce pied, vous verrez toute notre librairie complètement ruinée. (Nombreuses marques d’assentiment.)

La Belgique se dégoûtera, si nous ne lui faisons pas un chemin de fer ! Quel est donc son intérêt ?

Le transit ? Mais si nous le prenons comme le gouverment avait voulu l’envisager, sous un point de vue restreint, le transit est sans importance et la Belgique ne se dégoûtera pas pour cela. Si vous l’envisagez sous le rapport de l’influence qu’il exercera sur les ports de mer, vous ne devez pas le favoriser ; car ce sera tout au profit de la ville d’Anvers, et par conséquent au détriment de nos ports de la Manche, au détriment du Havre, de Dunkerque, de Calais ef de Boulogne. Si donc c’est dans la vue de favoriser ce transit que vous exécutez le chemin de fer de Paris à la frontière de Belgique, je dis que la Chambre ne doit pas s’associer à vos vues. Les voyageurs ? Eh 1 mon Dieu, quand ils auront dépassé la frontière belge, je serais étonné que le gouvernement belge leur portât une telle tendresse, une telle sollicitude, qu’il se fâchât contre nous, si nous ne les fai-