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LES CHEMINS DE FER.

sions pas voyager jusqu’à Paria sur un chemin de fer. Ils. nous abandonneront ! et où iront-ils donc ? peut-être au lieu de venir entendre l’Opéra de Paris, ils iront à l’Opéra de Cologne. (Rires et bruits.) Je ne crois pas que nous ayons rien de pareil à redouter.

Messieurs, examinez la question, examinez-la sous toutes ses faces examinez quel est l’intérêt que la Belgique peut avoir à ce que vous exécutiez tout de suite le chemin de fer de Paris à la frontière belge, et vous verrez que cet intérêt est très-minime pour elle. Et cela est si vrai que, quand on interroge les Belges sur l’importance de ce chemin, ils vous répondent qu’ils ne la comprennent pas.

Depuis que la question est en discussion nous avons voulu savoir, puisque le gouvernement ne s’expliquait pas avec plus de clarté, ce qu’il y avait au fond de la question, et ceux d’entre nous qui ont des relations avec la Belgique ont écrit dans ce pays pour connattre l’opinion des Belges eux-mêmes. La réponse a été à peu près unanime on a dit qu’on ne savait pas où était la question intéressante qui se trouvait au fond d’une proposition que le gouvernement faisait si grosse d’importance qu’on ferait bien d’avoir un chemin de la frontière belge à Paris, mais que ce n’était pas là un objet qui les intéressât à tel point qu’ils se brouillassent avec nous, si nous ne l’exécutions pas.

Au surplus, quand il serait vrai que la Belgique pût se dégoûter de son alliance avec la France, dans le cas où nous ne ferions pas le chemin de fer, nous pouvons répondre que nous ne voulons pas la priver de ce chemin de