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LES CHEMINS DE FER.

V
SUR LES PENTES DES CHEMINS DE FER

[À l’occasion de la discussion du projet de loi sur la concession du chemin de fer de Paris à Rouen, dans la séance de la Chambre des députés du 16 juin 1840, M. Arago a été conduit à prononcer quelques paroles sur les difficultés que les pentes des chemins de fer peuvent faire naître. Nous extrayons ses paroles du Moniteur du 17 juin.]

On a parlé des difficultés de sortie de Rouen, on a parlé de pentes excessives, des difficultés que ces pentes pourraient faire naître. Messieurs, la science des chemins de fer a fait de tels progrès que l’on peut évaluer les vitesses à la montée et à la descente avec une approximation qui donne exactement les chiffres des dixièmes.

Je suppose que vous marchez horizontalement avec une vitesse de 10 lieues à l’heure. Voyons ce qui arrivera en montant.

Avec une pente de 1 millimètre 1/2, un train de 50 tonnes vous donnera une vitesse de 9 lieues ; avec une pente de 2 millimètres, la même machine vous donnera une vitesse de 8 lieues.

Avec une pente de 7 millimètres, et M. le secrétaire général des ponts et chaussées vient de me dire que la pente pour le chemin, au sortir de Rouen, n’excédera pas 5 millimètres ; avec une pente de 7 millimètres, la vitesse ne sera réduite qu’à 6 lieues.

Je suppose que la machine continue à fonctionner, et que par un mouvement descendant elle agisse sur les wagons comme elle agissait sur le train en montant.