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LES CHEMINS DE FER.

ingénieurs, lorsque’ils présentent leurs projets à l’administration, sont parfaitement accueillis s’ils n’ont admis que des pentes très-faibles et des rayons de courbure très-grands : celui qui aurait résolu le problème en recourant aux pentes adoptées sans difficulté en Angleterre, craindrait des reproches. Cet état de choses est fâcheux nos finances en souffrent considérablement.

Après les pentes viennent les courbes. Permettez-moi d’en dire quelques mots.

Les courbes sont une cause active de détérioration des ohemins, et une cause incessante de dangers. Sur une courbe, la force qu’on appelle centrifuge tend à faire sortir les wagons de la voie ceux-ci ne sont retenus que par un bourrelet intérieur l’existence du frottement du bourrelet sur le rail n’est que trop bien attestée par la quantité de limaille de fer qu’il engendre.

On a découvert un moyen certain d’éviter ces inconvénients, à l’aide d’une nouvelle liaison établie entre les voitures et les rails. Ce moyen est déjà ancien, et l’administration ne l’a jamais eu en vue dans aucun de ses tracés. Cependant il avait été examiné très-sérieusement par une commission de l’Académie des sciences. Quand il s’agit de la vie des hommes surtout, les commissions y regardent à deux fois ; son rapport, nonobstant cela, fut entièrement favorable. J’en dirai autant du rapport d’une commission d’inspecteurs des ponts et chaussées, qui avait pour organe M. Lefebvre, un des ingénieurs les plus distingués dont notre pays puisse s’honorer.

L’expérience aussi avait prononcé. Elle avait été faite sur une grande échelle à Saint-Mandé. Dans les essais