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LES CHEMINS DE FER.

Vous le voyez, Messieurs, il est temps, grandement temps, de s’occuper de tout ce qu’il y a de possible, de raisonnable, d’acceptable dans le tracé des chemins de fer.

Les pentes limites que l’administration des ponts et chaussées admet aujourd’hui, les courbes en deçà desquelles elle ne consentirait pas qu’aucun tracé fût établi, étaient peut-être naturelles il y a quelques années ; elles ne sont plus défendables à présent. L’expérience a prononcé on peut opérer hardiment sur une plus large échelle. Notre budget en sera considérablement allégé. J’ai consulté plusieurs ingénieurs pour savoir quelle économie résulterait de l’adoption de nouvelles courbes et de nouvelles pentes largement acceptables. Leur décision a été unanime. On a porté, en moyenne, l’économie sur les terrassements et les ouvrages d’art à 50, 000 fr. par kilomètre. Vous avez décrété l’exécution de 4, 000 kilomètres de chemins de fer ; à 50, 000 fr. d’économie par kilomètre, cela fait 200 millions, et je n’ai pas atteint, tant s’en faut, tous les avantages qui résulteraient des courbes de M. Arnoux.

Je sais bien qu’on me dira Si vous avez des pentes considérables, il faudra que les machines partent des gares avec toute la force qu’elles devront avoir dans les points difficiles. Dans les parties de niveau, il y aura donc une grande perte de force ; vous vous servirez, passez-moi l’expression, d’un cheval de renfort pour toute la route, tandis que vous n’en auriez vraiment besoin que là où il existerait un surcroît de pente.

L’objection est spécieuse ; mais en pareille matière il