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LES CHEMINS DE FER.

liter le passage des locomotives, des voitures et des wagons sur les chemins de fer de toute courbure. Un modèle parfaitement exécuté accompagnait le Mémoire. L’Académie n’a pas oublié le savant rapport[1], honoré de son approbation, dans lequel M. Poncelet apprécia avec tant de mesure et de lucidité tout ce que les nouvelles dispositions présentaient de hardi, d’ingénieux, de plausible. Elle doit se souvenir aussi que ses commissaires en appelaient à des essais en grand, pour corroborer ou infirmer les espérances que la théorie permettait de concevoir. Ces expériences, M. Arnoux s’est empressé de les faire, et sur une échelle vraiment inusitée elles n’ont pas coûté moins de 150,000 francs. Tous les obstacles à la locomotion, tels que pentes et contre-pentes, oroisements de voies, lignes droites raccordées par des courbes, lignes courbes en sens opposés se succédant sans intermédiaire, courbes de très-petits rayons, se sont trouvés réunis dans un chemin qui existe encore à Saint-Mandé, et dont le développement, égal à 1,442 mètres, forme un circuit fermé. Cette disposition permettait de revenir au point de départ autant de fois qu’on le voulait sans s’arrêter ni là, ni ailleurs. Aussi, en un seul jour, a-t-on parcouru 60 kilomètres ; aussi la totalité du chemin que les wagons ont fait dans ce champ-clos, pendant toute la durée des expériences, s’élève-t-elle à 600 kilovary,

    Coriolis, Gambey, et Arago rapporteur ; il était Intitulé : Rapport sur les diverses dispositions proposées par M. Arnoux pour faire marcher librement les locomotives et les wagons des chemins de fer, le long des courbes de toutes sortes de rayons.

  1. Comptes-rendus de l’Académie des sciences, t. VI, p. 402.