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LES CHEMINS DE FER.

2e Rapport à la Chambre des députés[1].

Les rails de tous les chemins de fer sont aujourd’hui fixés au sol, ou en ligne droite, ou suivant des courbes de très-grands rayons. Ce dispositif est une conséquence nécessaire du parallélisme rigoureux et invariable que les constructeurs ont cru devoir établir, sur tous leurs véhicules, entre l’essieu des roues de devant et l’essieu des roues de derrière. À son tour, ce parallélisme a conduit à priver les roues de la mobilité dont elles jouissent, dans les voitures ordinaires, autour des fusées qui les portent ; ù les rendre, par couples, solidaires les unes des autres ; à les fixer aux essieux comme elles le sont encore dans les charrettes les plus communes du centre de la France.

L’obligation de n’employer, pour le tracé d’un chemin de fer, que des lignes droites ou presque droites, fait surgir à chaque pas, dans les régions un peu accidentées et surtout dans les vallées étroites, des difficultés dont l’ingénieur le plus habile ne triomphe qu’on s’imposant d’énormes dépenses.

Rien de plus propre à établir la vérité de cette assertion, que ce passage d’un ancien rapport des gérants et des commissaires du chemin de fer de Saint-Étienne à Lyon :

« Si l’on considère surtout les augmentations de dépense qui ont été la suite inévitable de la rectification du pre-

  1. Ce rapport a été déposé le 10 Juillet 1844, au nom d’une commission chargée de l’examen d’un projet de loi tendant à autoriser la concession d’un chemin do fer de Paris à Sceaux pour l’applicalion du système des trains articulés de M. Arnoux.