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LES CHEMINS DE FER.

mier projet présenté à M. le directeur général où des courbes de 500 mètres ont été substituées à celles de 150 mètres et même de 100 que nous avions primitivement adoptées, on ne sera pas étonné que des dépenses (sur les acquisitions de terrains) que nous avions évaluées à 8 millions, se soient élevées jusqu’à 10. Le nombre des percements qui, à cette époque, ne devait être que de six, s’est trouvé porté, par la nouvelle rectification, à quatorze, formant une étendue de 4,000 mètres, qui ont coûté plus de 1,800,000 fr. Un grand nombre de points qui, dons le premier projet, n’auraient présenté que peu de difficultés, tels que la montagne de Saint-Lazare, les grands remblais d’Issieux, etc., etc., sont tout à coup devenus de grands obstacles, par les sommes qu’ils ont coûtées et le temps qu’il a fallu pour les vaincre. »

Il fallait de bien puissants motifs pour décider les ingénieurs d’une compagnie à remplacer des courbes de 150 mètres par des courbes de 500 mètres, lorsque le changement devait amener de tels surcroîts de dépenses. Ces motifs, les voici en peu de mots.

Avec le matériel actuel, avec des voitures à essieux invariablement parallèles, il y a, dans les tournants prononcés, un accroissement considérable de résistance, une destruction rapide des rails et des roues, des chances de rupture des essieux notablement plus nombreuses que sur les lignes droites, et, quand les vitesses sont considérables, de sérieux dangers de déraillement.

On voit maintenant ce qui a fait rejeter les courbes de moins de 500 mètres de rayon dans les tracés de chemins destinés à être parcourus avec de grandes vitesses ; on