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LES CHEMINS DE FER.

ferait naître des dangers d’explosion. Il fallait donc employer des caisses d’une très-grande épaisseur, et alors, du côté de la légèreté, l’avantage n’était pas aussi considérable qu’on l’avait espéré. Nous laissons à l’écart d’autres difficultés qui ont aussi leur gravité.

À ces caisses lourdes, dangereuses, et qui seraient inévitablement des causes de retard à toutes les stations, M. Pecqueur substitue un tube indéfini, placé sur le sol entre les rails, et dans lequel il comprime l’air à l’aide de machines à vapeur fixes, établies de distance en distance le long de la voie, comme cela est aussi nécessaire dans le système atmosphérique, par le vide, du chemin de Kingston à Dalkey. La locomotive de M. Pecqueur, portant sur les rails par ses roues, à la manière des locomotives ordinaires, puise dans le tube intermédiaire, au fur et à mesure de sa marche, tout l’air dont elle a besoin pour fonctionner : Cet air, il est à peine nécessaire do le dire, n’a subi ici, dans le tube indéfini, qu’une compression très-limitée une compression de quatre à cinq atmosphères, si c’est à ces degrés d’élasticité qu’on désire marcher.

Voila l’idée générale ; mais c’est par les détails, surtout, que brille la machine de M. Pecqueur. Rien de plus ingénieux, de mieux entendu, de plus complet, que les dispositions des tuyaux, des soupapes, à l’aide desquels la machine s’alimente en marchant. Sous ce point de vue, l’œuvre a répondu à tout ce qu’on devait attendre de l’inventeur.

Le petit tronçon de chemin que la commission a vu, rue Neuve-Popincourt, suffira pour faire apprécier les