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TÉLÉGRAPHES ÉLECTRIQUES

III

[Un projet de loi pour l’établissement d’un télégraphe électrique de Paris à Lille, ayant été discuté le 18 Juin 1848 dans la Chambre des députas, M. Arago prit la parole en ces termes pour combattre a les doutes des personnes, en grand nombre, qui ne croyaient pas à l’efficacité du merveilleux moyen de communication.]

Il me semble qu’il y a eu une grande erreur dans la manière dont on a considéré les télégraphes électriques. On a parlé d’expériences en cours d’exécution. Il est très-vrai qu’on a fait des expériences sur la ligne de Rouen ; mais depuis l’établissement de cette ligne, le problème est complétement résolu.

M. Berryer. Je demande la parole.

M. Arago. Il est désormais constant que le télégraphe électrique est un moyen de communication excellent.

Messieurs, je vais vous citer un fait décisif.

J’ai reçu, il y a trois jours, un journal de Baltimore, the Sun, avec une lettre de M. Morse, qui est à la tête de la télégraphie électrique aux États-Unis ; le message du président des États-Unis, message très-long, qui occupe dans ce journal, en très-petit caractères, deux longues colonnes, qui feraient quatre colonnes du Moniteur, ce message a été envoyé.

M. Berryer. On l’avait fait imprimer d’avance. (On rit)

M. Arago. Il est probable que M. Berryer n’est pas aussi bien informé de ce qui s’est passé que les directeurs du journal que je cite, et que M. Morse, l’un des hommes les plus honorables des États-Unis ; or, tous déclarent que le message a été envoyé ligne par ligne de Washing-