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CHAUX ET MORTIERS HYDRAULIQUES

exigent presque partout. Aucun minéral n’est plus répandu dans la nature.

Il est rare que les pierres calcaires soient entièrement pures, ou exclusivement composées de chaux et d’acide carbonique. Leur pâte est ordinairement mêlée, d’une manière intime, à de la silice, à de l’alumine, à de la magnésie, à du fer oxydé, à de l’oxyde de manganèse, etc. De là les dénominations adoptées par les minéralogistes, de calcaires argileux, magnésiens, ferrugineux, manganésiens, etc.

Ces calcaires fournissent, par la cuisson, des chaux très-diverses. Les constructeurs en distinguent plusieurs espèces : les chaux grasses, les chaux maigres, les chaux hydrauliques.

Les chaux grasses foisonnent beaucoup quand on les éteint : elles doublent alors de volume et au delà. Ce serait une propriété très-précieuse sous le rapport de l’économie ; mais les chaux grasses restent longtemps molles, surtout au centre des maçonneries, partout où elles sont privées du contact de l’air ; mais les chaux grasses se dissolvent jusqu’à leurs dernières parcelles dans les eaux fréquemment renouvelées, dans les eaux pures ; mais cette dissolution de la chaux transforme à la longue en monceaux de pierres sèches des murs de quai, par exemple, qu’on croyait convenablement maçonnés et d’une grande solidité.

Faut-il montrer, par des citations, que le mortier fait avec de la chaux grasse n’acquiert point de consistance quand il est à l’abri du contact de l’air ? Nous dirons que M. le général Treussart ayant eu à reconstruire à Stras-