Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 5.djvu/502

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
494
CHAUX ET MORTIERS HYDRAULIQUES

bourg, en 1822, le soubassement d’un bastion qui datait de 1666, y trouva le mortier tout aussi frais que si les maçons l’eussent posé depuis quelques heures seulement. Pareille chose fut observée à Berlin par les architectes qui démolirent naguère un des piliers, de neuf mètres de diamètre, de la tour de Saint-Pierre, bâtie depuis environ 80 ans.

Nous demandent-on de prouver qu’un courant d’eau vive dissout rapidement la chaux grasse des maçonneries et en compromet la solidité ? Nous invoquerons, pour choisir entre mille exemples, la démolition des restes des anciennes écluses de la Vilaine. Pendant cette opération, on reconnut que, par suite de la dissolution de la chaux grasse, il ne restait plus derrière les revêtements que des masses sans liaison, que de simples murs de pierre sèche.

La chaux maigre a tous les défauts des chaux grasses, et, de plus, comme son nom l’indique, elle foisonne à peine. Aussi évite-t-on autant que possible, d’en faire usage.

Les constructeurs qui désirent donner de la durée à leurs œuvres, doivent employer exclusivement de la chaux hydraulique, particulièrement lorsque les fondations reposent sur un terrain humide.

On appelle chaux hydrauliques celles qui se solidifient promptement dans l’eau. Cette propriété ne se montre pas toujours au même degré. Les plus caractérisées des chaux hydrauliques font prise du second au quatrième jour d’immersion ; au bout d’un mois, ces chaux sont fort dures et complétement insolubles ; dans le sixième