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CHAUX ET MORTIERS HYDRAULIQUES

mois, elles se comportent comme certaines pierres calcaires ; le choc les brise en éclats leur cassure est écailleuse.

Les calcaires naturels ne se distinguent en général les uns des autres, par aucun caractère physique particulier de texture, de dureté, de pesanteur spécifique, de coloration, qui puisse faire prévoir d’avance quelle espèce de chaux ils fourniront. Les chaux grasses, maigres, hydrauliques, sont indistinctement blanches, grises, fauves, rousses, etc. C’est dans la composition intime des roches, c’est dans la nature et la proportion de leurs principes constituants, que les chimistes ont cherché les causes réelles de l’hydraulicité.

Il est bien avéré depuis longtemps, que les calcaires les plus purs, les marbres statuaires primitifs ou saccharoïdes, les marbres de Paros, de Carrare, donnent toujours, par la calcination, de la chaux grasse ; on a su de bonne heure aussi que la propriété de durcir sous l’eau est communiquée à la chaux, par des matières particulières qui se trouvent disséminées dans le tissu de la roche calcaire d’où la chaux a été tirée. Mais quelles sont ces matières, et en quelles proportions devaient-elles exister dans la roche pour que l’hydraulicité apparût un degré suffisant ? Sur ce point, les opinions ont été très-longtemps flottantes.

Bergman, car de très-grands chimistes s’occupèrent de la question, attribuait les propriétés caractéristiques des chaux hydrauliques à la présence, dans ces chaux, d’une petite proportion d’oxyde de manganèse.

Guyton de Morveau adopta les idées de son illustre ami.