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CHAUX ET MORTIERS HYDRAULIQUES

VI. des travaux de m. vicat, comparés
à ceux des anciens
.

Certains érudits professent une admiration absolue, passionnée, pour les monuments de l’antiquité. A les en croire, les Grecs et les Romains avaient tout découvert dans l’art des constructions. La solidité de certains édifices encore debout montre que les architectes modernes sont de vrais écoliers. M. Vicat a seulement retrouvé des méthodes pratiquées jadis en Égypte, à Athènes, à Rome, et dont le souvenir s’était perdu dans les temps de barbarie.

Quoique nous n’apercevions pas le tort que ces réflexions pourraient faire aux travaux de M. Vicat ; quoique la découverte d’une vérité perdue nous semble devoir être assimilée à la découverte d’une vérité nouvelle, la commission s’est livrée à un examen minutieux de la prétendue supériorité des anciens sur les modernes dans l’art de bâtir. Nous avons cherché, surtout, si cette supériorité serait soutenable en présence des progrès qui sont dus aux découvertes de notre célèbre ingénieur.

« Des mortiers romains durent depuis dix-huit siècles. Un grand nombre de bâtisses modernes sont dans un état déplorable. »

Ce rapprochement pèche par la base. Pour lui donner de la valeur, il faudrait ne mettre en parallèle que les grands monuments des deux époques. Mais alors les résultats seraient fort différents de ceux dont les érudits prétendent s’étayer.

Les remparts de la Bastille étaient d’une extrême soli-